La procréation c’est avant tout l’invention du tirage au sort.
Faire un gamète mâle ou femelle c’est jouer avec le hasard. La procréation est le contraire de la reproduction. Il faut faire entrer le hasard dans le système. Il n’y a pas de reproduction (passif), il n’y a que des procréations (neuf).
Le remplacement d’un mot par un autre permet le remplacement d’un concept par un autre. Un enfant qui nait est à construire pendant au moins un grand nombre de connexions de neurones.
Ce qu’il y a de plus extraordinaire dans la capacité des êtres humains est leur capacité de la rencontre.
Arthur RAIMBAUD « Je est un autre ». Comme tous les êtres humains, je suis capable de rencontrer l’intelligence des autres. L’être humain c’est le primate qui a bénéficié de l’aptitude à créer des liens avec l’autre.
C’est au niveau des rencontres que se créent les performances inattendues. Il faut donc réussir cette rencontre. Le point de départ de l’éducation est la nécessité pour l’être humain de fabriquer une machine qui fait du neuf.
Que faire pour éduquer ? L’obsession de toute société humaine serait d’organiser la rencontre.
Peu à peu, les sociétés organisent un système de destruction des uns et des autres. On appelle cela la sélection naturelle mais ce n’est pas la nature qui à crée cela c’est l’humain. Il faut d’urgence développer des rencontres qui permettront à chacun de se surmonter lui-même. Le système libéral pourrait se résumé par « un gagnant entouré de perdants ». Il y a tout à gagner à accepter sans challenge.
Cela ne sert à rien de l’emporter sur l’autre, il est préférable de l’emporter sur soi même.
Cette humanité est toute neuve et il faut l’aider à grandir.
C’est ça le rôle des pédagogues : construire des personnalités humaines comme quand on réalise un tableau, une œuvre musicale qu’on partage. 500 000 ans ce n’est pas l’âge pour être raisonnable. Il faut comprendre plutôt qu’apprendre.