
Le Département lance une expérimentation
- 2012 : co-construction du projet avec l’ensemble des
partenaires (citoyens, élus, entreprises, associations,
banques…) des territoires pressentis ainsi qu’avec
l’ensemble des citoyens volontaires du
département. - 2013 : lancement de l’expérimentation avec la
volonté à terme d’étendre cette démarche à tout
le département d’Ille-et-Vilaine.
Comment ça marchera en Ille-et-Vilaine ?
- Le citoyen pourra échanger des euros contre un montant équivalent en monnaie solidaire aux guichets d’établissements bancaires.
- Cette monnaie sera acceptée dans des commerces de proximité (épiceries, artisans, producteurs locaux, des associations (culturelles, sportives, de covoiturage, d’auto-partage...), des équipements publics (médiathèques, cinémas associatifs, musées…) qui seront référencés pour leurs pratiques sociales et environnementales.
- Le commerçant ou l’association qui la recevra
pourra à son tour la dépenser chez
ses fournisseurs. - Le Département pourra verser, après
accord des bénéficiaires, une partie
de ses subventions ou prestations
sociales en monnaie solidaire,
avec une bonification possible
selon le public.
http://www.ille-et-vilaine.fr/actualites/la-monnaie-solidaire,129739.html
Une monnaie complémentaire pour d’autres types d’échanges
Le système actuel est marqué par la place démesurée et centrale prise par la sphère économique et financière, par la recherche de la richesse matérielle (en particulier monétaire) à tout prix et du profit à court terme dans l’intérêt de quelques-uns, quelles que puissent être les conséquences sociales et environnementales. Il est plus que temps de prendre conscience collectivement des répercussions induites par ce système qui repose sur une croissance économique et financière aveugle.
Face aux dysfonctionnements du système, les monnaies sociales complémentaires apparaissent comme un outil pour promouvoir d’autres types d’échange, des « échanges qui ont du sens ». L’enjeu est qu’elles puissent être vectrices d’un autre modèle de développement économique : solidaire, au service de tous et de la transformation du territoire. Elles peuvent aujourd’hui permettre de générer de la solidarité, de l’espérance et de la confiance.
Ces monnaies anti-spéculatives servent des activités à valeur ajoutée sociale, écologique, citoyenne ou territoriale. Elles permettent une réappropriation démocratique de la création monétaire et une autre approche de la richesse.
La fonction première de la monnaie
Les monnaies complémentaires réhabilitent les deux premières fonctions de la monnaie : celle d’unité de compte et de moyen d’échange. La monnaie redevient un accord au sein d’une communauté. Cet accord se construit autour de l’idée d’un outil au service d’un projet et d’un modèle de société qui pourrait se résumer par les questions suivantes : « quels échanges, pour quoi, entre qui ? »
Tout projet de monnaie complémentaire, pour autant qu’il recherche effectivement à répondre aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques actuels, vient réinterroger en profondeur les modes de pensée, les pratiques (sur la richesse, la monnaie, l’échange, la rétribution, la mesure,…) et la compréhension du système dans lequel le citoyen est inséré.
5000 initiatives dans le monde
On assiste aujourd’hui à une multiplication des expériences de « monnaies complémentaires » (plus de 5.000 initiatives de par le monde) très diverses, mises en oeuvre en réponse à une situation particulière, un enjeu spécifique. Dans certains cas, il s’agit de développer les échanges économiques interentreprises (WIR, Suisse), ou le développement local (Chiemgauer et Regios, Allemagne). Dans d’autres cas, la monnaie organise une réponse à des problématiques sociales : (Fureai Kippu, Japon, Time Banking, Angleterre et USA). Ailleurs, elle permet des échanges là où la monnaie est trop rare (Clube de trueque, Argentine) ou développe l’emploi et l’économie solidaire (Bancos comunitarios, Brésil). Enfin, le réseau des villes et territoires en transition propose des monnaies complémentaires comme outils pour la localisation de l’économie (Brixton ou Totnes, Angleterre).
En France il existe près de 400 SELS (systèmes d’échange locaux). Le SOL, démarré sous forme expérimentale en 2005, est une monnaie multi facettes, levier pour une économie écologique et sociale, échanges temps, comportements solidaires, monnaie affectée… Depuis 2009, de nouvelles initiatives voient le jour comme l’Occitan à Pezenas, l’Abeille à Villeneuve-sur-Lot et les initiatives regroupées autour du réseau des monnaies locales, en phase de démarrage. Ancrées localement, résolument citoyennes, elles mettent en oeuvre des monnaies dont la finalité est de redynamiser la vie citoyenne et l’économie locale, tout en réduisant l’empreinte écologique.
Une alternative à l’euro ?
Dans toutes les expériences de monnaie sociale complémentaire, la question de la gouvernance, de la participation de tous les acteurs concernés dans la définition des objectifs, du fonctionnement, puis dans le contrôle et la régulation du système est essentielle, afin de construire une confiance partagée et de disposer en permanence d’un outil au service du projet.
Dans la crise que connaît aujourd’hui la zone euro, l’approche en termes de monnaie sociale de développement durable pourrait permettre de sortir de la logique binaire de choix régressifs entre la préservation de l’euro à coups de programme d’austérité ou la sortie de l’euro et l’éclatement de l’Europe qui pourrait en résulter. Le retour à l’idée initiale d’une monnaie européenne commune mais non unique articulée avec des monnaies sociales territoriales (nationales, régionales ou locales) favorisant un développement local soutenable, préservant les systèmes de protection sociale et redonnant aux acteurs publics un pouvoir de création monétaire mérite d’être mis en débat.
Pour en savoir plus : vous pouvez consulter le site : http://cahier.collectif-richesses.org
D’autres rendez-vous vont être programmés par le Conseil général. Si vous souhaitez y être associés, adresser un mail à anne.le-tellier[at]cg35.fr.